Débutée le 3 septembre sur HBO Max, Raised By Wolves est la nouvelle série SF du légendaire réalisateur Ridley Scott « Alien, Blade Runner, Gladiator », qui produit la série et réalise les deux premiers épisodes.
Voila notre avis sans spoil.
Tout d’abord, il convient d’admettre que nous attendions avec beaucoup d’impatience cette série HBO Max, et ce depuis sa première bande-annonce.
En effet, elle était la promesse d’un retour glorieux de Ridley Scott au genre qui l’a fait connaître : la Science-Fiction.
Si une certaine partie des fans d’Alien ne lui ont pas pardonné le diptyque Prometheus / Alien : Covenant, reconnaissons-lui toutefois qu’il est le réalisateur à avoir donné ses plus belles lettres de noblesse à la SF, avec Alien, le 8éme passager et Blade Runner.
L’auteur de ces lignes confesse par ailleurs avoir beaucoup aimé Prometheus et Alien : Covenant, ne serait-ce que pour leur mise en scène, absolument splendide.
L’action de Raised By Wolves se déroule aux alentours de l’an 2200.
Après qu’une guerre nucléaire, entre des croyants l’église des Methraic et des rebelles athées, ait dévasté la Terre, la rendant inhospitalière, l’humanité a envoyé des arches vers l’exo-planète Kepler-22b, choisie pour être le nouveau domicile de l’espèce humaine.
Mais avant que les arches Methraic ne débarque sur Kepler-22b, une navette athée, portant à son bord deux androïdes, Mother et Father, protecteurs de six embryons humains, atterrit sur l’exo-planète.
Dès son pilote, on comprend que Raised By Wolves, créée par Aaron Guzikowsky que l’on connaît surtout pour avoir écrit le scénario de l’excellent Prisoners de Denis Villeneuve, traitera tous les thèmes chers à Ridley Scott, que le réalisateur a traités tout au long de sa longue carrière : le post-humanisme, la religion, la rébellion, les colons.
Par sa capacité à revisiter toutes les obsessions de Scott, on sent à quel point Raised By Wolves a été créée, pensée, comme un hommage au réalisateur de Seul sur Mars.
Comme d’habitude chez Ridley Scott, Raised By Wolves marque par sa mise en scène belle à se damner.
Mais loin de reposer sur ses acquis, Ridley Scott semble saisir l’occasion pour révolutionner son cinéma et ses propres codes esthétiques. Cela se ressent notamment au niveau de la photographie.
Une photographie extrêmement froide, à tel point que l’on ne saurait dire avec une absolue certitude si les déserts de Kepler-22b sont faits de sable, le sol semblant presque glacé.
Cette esthétique glaciale permet à Scott de mettre en évidence la profonde misanthropie du récit de Guzikowsky.
Une misanthropie chère à Scott, déjà en exergue dans Alien, le 8éme passager et Blade Runner, avant d’atteindre le point de non-retour dans Prometheus, Alien : Covenant et dans le beaucoup trop sous-estimé Cartel.
Ce sont les personnages de Mother et de l’humain Marcus, respectivement interprétés par la danoise Amanda Collin et Travis Fimmel, qui permettent à Guzikowsky de faire exploser la misanthropie de Ridley Scott, dès le final aussi glaçant que sanglant de l’épisode 1.
A ce stade de notre visionnage, nous ne savons pas jusqu’où nous mènera Raised By Wolves.
Si la série est pleine de promesses, son rythme assez lent ainsi que la radicalité de son discours pourraient rebuter certains spectateurs.
Par ailleurs, sa volonté d’explorer toute la richesse thématique du cinéma de Ridley Scott pourrait également, à la longue, porter préjudice à la série, la rendant peut-être indigeste par moment.
En tout cas, nous avons été particulièrement séduits par ce que nous avons vu, et nous vous recommandons de regarder Raised By Wolves.