Le renvoi de Johnny Depp par la Warner de la licence Les Animaux Fantastiques inquiète beaucoup les fans de l’acteur concernant la suite de sa carrière.

D’autant plus que Disney avait annoncé préparer une suite de Pirates des Caraïbes sans l’interprète de Jack Sparrow.

La saga survivra-t-elle à l’absence de Johnny Depp ?
Décidément, les temps sont durs pour Johnny Depp.

En quelques mois à peine, l’acteur a été écarté des deux grandes sagas Hollywoodiennes qui faisaient l’essentiel de son actualité cinématographiques : Pirates des Caraïbes et Les Animaux Fantastiques.

Le renvoi de l’acteur de la saga Pirates des Caraïbes sonne d’ailleurs comme une trahison pour les fans de la licence, tant elle est inexorablement liée au personnage de Jack Sparrow, et à son interprète.

Alors que Disney est en train de produire un sixième film de Pirates des Caraïbes, avec Margot Robbie dans le rôle principal et un autre avec Karen Gillan, se pose nécessairement la question de la survivance de la saga suite au départ de Johnny Depp, Et ce pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, si Pirates des Caraïbes racontait les aventures d’un trio, composé de Jack Sparrow, Will Turner et Elizabeth Swann, la saga a fini par se concentrer uniquement sur celles du Capitaine Pirate, toujours à la recherche de trésors lui permettant de goûter à la vie éternelle.

Dans presque chaque film, Jack est confronté à l’épineuse question de l’immortalité.

Dans La Malédiction du Black Pearl, Jack Sparrow devient un squelette après avoir subtilisé une pièce du coffre de Cortes, dans Le Secret du Coffre Maudit et Jusqu’au bout du Monde, manacé par Davy Jones, songe à plusieurs reprises à devenir le capitaine du Hollandais Volant, dans La Fontaine de Jouvence, Jack part à la recherche du légendaire trésor, dont l’emplacement était indiqué sur la carte subtilisée à Sao Feng au début de Jusqu’au bout du Monde.

On peut donc dire que si Pirates des Caraïbes se débarrassait dans son sixième opus de Jack Sparrow, la saga perdrait son principal axe narratif.
Cependant, si Jack Sparrow est effectivement le personnage principal de Pirates des Caraïbes, son principal ressort émotionnel et comique, celui dont la malchance et les entourloupes permettent de faire démarrer l’action, la saga repose en vérité sur le trio original.

La preuve en est, c’est que les deux derniers films, La Fontaine de Jouvence et La Vengeance de Salazar, sont généralement moins appréciés par les fans de la saga.

D’ailleurs, les scénaristes ont été contraints de ramener Elizabeth et Will Turner dans une scène post-générique du cinquième volet, et le film entier tourne autour de leur absence : leur fils cherche à lever la malédiction de Will.

La Vengeance de Salazar pouvait déjà, à l’époque, sonner comme un aveu d’échec de la part du studio Disney, comme si le studio avait pris conscience que la saga aurait du mal à continuer sans l’alchimie entre ses trois personnages principaux.
On peut toutefois se demander si les prochains films Pirates des Caraïbes n’imiteraient pas le modèle de Pirates des Caraïbes : La Vengeance de Salazar.

Plutôt que de rayer l’existence Jack Sparrow, le personnage interprété par Margot Robbie et / ou de Karen Gillan pourraient être amenés à chercher sa trace durant tout le film.

Autrement dit, le film entier serait construit autour de l’absence de Jack Sparrow.
On imagine mal le film fonctionner autrement : en effet, si la saga est assez passionnante à suivre, surtout dans ses trois premiers volets, elle ne possède cependant pas de Lore suffisamment développé pour se dispenser de Jack Sparrow.

En effet, chaque film repose sur son équipage de fantômes antagonistes, et le trésor qu’il s’agit de chercher.

Mais mis à part Jusqu’au bout du monde, qui a instauré le Tribunal de la Confrérie des Pirates, et la notion de Roi des Pirates, le spectateur n’a pas vraiment idée des forces en présence.

Par ailleurs, chaque film tourne autour de son trésor, qu’il s’agit de trouver avant l’équipage antagoniste.

Les films Pirates des Caraïbes ne sont donc pas tant liés entre eux par un univers commun, composé de monstres, de fantômes et d’éléments géopolitiques transparaissant dans tous les films, mais plutôt par le panel de ses personnages principaux.
Il y a un autre élément à prendre en compte, primordial pour comprendre toute la complexité de la question.

Dans le monde de Pirates des Caraïbes, les spectateurs assistent à la fin d’un monde : la féerie du monde est en train de disparaître à cause de la folie capitaliste du monde moderne.

Les Pirates d’autrefois deviennent des Corsaires au service de l’Angleterre, de l’Espagne ou de la Compagnie des Indes Orientales.

Lord Beckett fait mettre à mort le Kraken, et parvient à mettre la main sur le cœur de Davy Jones afin de contrôler les Sept Mers.

Pirates des Caraïbes nous raconte la fin de la piraterie.

Et lorsque nous prenons ce facteur en compte, il se dégage une certaine poésie mélancolique des bouffonneries de Jack Sparrow.

Cet homme à la démarche titubante et peu assurée, souvent alcoolisé, résiste à la marche forcée du monde.

Son physique, son apparence vestimentaire, son âge, tout rappelle à la fois le déclin de la piraterie et l’ineptie d’un monde auquel il ne veut pas appartenir.

On se dit alors que l’arrivée de Margot Robbie, aussi talentueuse soit-elle, pourrait paraître hors-sujet. Jack Sparrow est le seul à croire encore à la piraterie, et sera de ce fait le dernier pirate.