Ce mercredi est sorti un documentaire polémique intitulé « Hold up », un film de 2h40 produit par une campagne de financement participatif dans lequel de nombreux intervenants, d’experts et de sceptiques dénoncent la gestion de la crise du Covid-19.
Si le documentaire fait beaucoup parler, c’est tout simplement parce qu’il explique que la pandémie de coronavirus est un vaste complot mondial.
En effet, depuis 48 heures, Hold up est quasiment sur toutes les bouches.
Réalisé par l’ex-journaliste Pierre Barnérias, ce dernier a rassemblé une pléiade de personnes qui sont des experts dans divers domaines.
Le documentaire n’a pourtant été accessible que pendant 24 heures avant que les plateformes qui le diffusaient ne décident de le retirer.
Tout au long de Hold up, c’est une succession de contre-vérités qui sont véhiculées par les intervenants pour démontrer que la pandémie de Covid-19 existerait uniquement pour servir les intérêts des autorités.
Et les informations erronées sont importantes.
A tel point que le site Libération s’est amusé à les reprendre minute par minute afin de les démonter.
Parmi ces affirmations trompeuses citons la délation rémunérée des médecins pour signaler des cas contacts chez leurs patients, l’OMS qui interdit les autopsies des personnes décédées, que l’Institut Pasteur aurait créé le virus ou encore la remise en question des chiffres sur les contaminations et le nombre de décès.
Comme le précise la page de financement participatif Ulule, le film a pour but de « revenir sur ce hold-up incroyable » dont la totalité a été « orchestrée et alimentée par le feu nourri des médias ».
Et il n’y a pas que les intervenants du documentaire qui soutiennent cette théorie.
En effet, le producteur de Hold up, Christophe Cossé, estime que le Covid-19 n’est « pas plus offensif qu’un autre Covid saisonnier ».
Si cette pandémie est apparue c’est pour pouvoir surveiller et soumettre la société.
En d’autres termes, il s’agit d’une gigantesque et « phénoménale entreprise de manipulation globale » et selon lui, les membres du Conseil scientifique sont « majoritairement proches des laboratoires pharmaceutiques ».
Parmi les intervenants que l’on peut voir à l’écran, Pascal Trotta, un ancien interne des Hôpitaux de Paris qui estime que le masque « est une muselière indigne de la dignité de la personne » et conseille de ne pas se faire « trop vacciner ».
Il y a aussi Christian Perronne, chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital Raymond Poincaré qui avait minimisé l’épidémie et la situation de saturation dans les services.
Luc Montagnier, biologiste et prix Nobel de médecine apparaît dans ce documentaire.
Il avait pris part à la découverte du Sida et affirme que le Covid-19 a été conçu en laboratoire, la chercheuse Alexandra Henrio-Claude, ex-directrice de l’Inserm qui milite contre le port du masque et les mesures de confinement ou encore l’ancien ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy qui soutient le Pr Raoult et son traitement à l’hydroxychloroquine.
Cependant, ce dernier s’est désolidarisé de Hold up en se déclarant scandalisé par la ligne éditoriale du documentaire.
Enfin, la députée Martine Wonner, du groupe Libertés et Territoires, ex-LREM, a également accepté d’apparaître dans ce documentaire polémique.
Plusieurs membres de la majorité LREM ont condamné le documentaire estimant qu’il s’agissait purement et simplement d’une « propagande complotiste ».
D’ailleurs, Mounir Mahjoubi, député et ancien secrétaire d’Etat chargé du Numérique a réclamé la démission de la députée qui participe au film.
Face à la montée en puissance de la polémique autour de Hold up, Dailymotion a décidé de le retirer de sa plateforme, tout comme Vimeo.
Comme l’explique Alexandre Boucherot, fondateur du site Ulule, le projet a « débordé du cadre initial supposé ».
Si à l’origine le documentaire mettait en avant le pluralisme des voix, il est « devenu un étendard de thèses complotistes » bien loin des valeurs véhiculées par sa plateforme.
Effectivement, le projet est apparu en août sur Ulule et en l’espace d’un mois et demi, la campagne a permis de récolter 182 000 euros.
Sur cette somme, Ulule perçoit une commission de 10%.
Pour la plateforme, l’intégralité de la commission touchée sur ce projet sera reversée à une association qui défend l’information.