La crise sanitaire du COVID-19 oblige malheureusement une grande partie du monde à rester en confinement afin de limiter la propagation de l’épidémie, Netflix aident comme il le peut.
En retirant le sorties au restaurant, les bars, les cinémas, les activités sportives et tout ce qui nécessite de sortir à l’extérieur, il faut forcément trouver de quoi s’occuper. Et apparemment, Netflix se porte très bien !
Avec la moitié de la population en confinement, de nombreuses entreprises sont en difficulté avec de nombreux commerces fermés.
Mais inévitablement, les services de VOD et de SVOD ont le vent en poupe !
Lors de la publication de son rapport trimestriel du premier trimestre de l’année 2020, la plateforme Netflix vient d’annoncer avoir recruté pas moins de 15,77 millions de nouveaux abonnés à travers le monde soit +9,4%.
Un record absolu.
Le service totalise désormais 182,9 millions d’abonnés.
Reed Hastings, CEO de Netflix a bien conscient que c’est une chance pour Netflix de pouvoir profiter du fait que les gens utilisent encore plus le service durant le confinement.
il reste prudent quand à l’avenir et s’attend à une baisse une fois le confinement terminé avec très probablement des désabonnements en masse.
« nous sommes bien évidemment conscient que nous avons de la chance d’opérer un service qui prend encore plus de sens lorsque les gens sont confinés chez eux »
Netflix confirme également que la plupart de ses tournages sont actuellement en pause.
Il n’y a que les studios d’animations qui ont peuvent actuellement continuer à travailler grâce au télétravail.
C’est une nouvelle importante pour tous les cinéphiles de France.
Netflix a annoncé le lundi 20 avril 2020 un partenariat exclusif avec la société de distribution française MK2, faisant ainsi l’acquisition, entre autres, de François Truffaut, Charlie Chaplin, David Lynch, Xavier Dolan, Steve McQueen, Claude Chabrol, et bien d’autres.
DU CINÉMA DE PATRIMOINE EN PAGAILLE
Alors que Netflix, leader du marché de la VOD, voit naître ici et là des concurrents de taille Disney+, HBO Max, qui lui amputent une partie non négligeable de son catalogue, la signature de ce contrat avec MK2, grande société de distribution et de production française au rayonnement international MK2 a notamment produit plusieurs films de Gus Van Sant et de Michael Haneke est une aubaine.
Tout d’abord parce qu’elle permet au leader historique des SVOD de toucher un public plus cinéphile, qui ne trouverait pas son entière satisfaction dans le catalogue actuel de Netflix, malgré plusieurs grands films entre autres de nombreux films de Martin Scorsese, de Quentin Tarantino, de Ridley Scott, de Tim Burton ou de Clint Eastwood.
Ainsi, avec ce contrat exclusif, Netflix vient de se garantir la diffusion d’une cinquantaine de grands classiques du cinéma, comme nous le révèle nos confrères d’Allociné, qui seront diffusés entre le mois d’avril 2020 et la fin de l’année.
Dès le vendredi 24 avril, Netflix diffusera 12 films de François Truffaut : Les 400 Coups, La femme d’à côté, Le Dernier métro, L’amour en fuite, Les deux anglaises et le continent, Farhenheit 451, Tirez sur le pianiste, Jules et Jim, La Peau Douce, Vivement dimanche !, Domicile conjugal et Baisers volés.
Loin d’être « du cinéma français chiant », le cinéma de Truffaut est un cinéma à la fois ludique, intelligent et personnel, qui a notamment inspiré des cinéastes tels que Quentin Tarantino, qui n’a jamais caché son amour pour Truffaut, et pour la Nouvelle Vague française, dont il est l’un des plus grands représentants avec Jean-Luc Godard. D’autres grands films patrimoniaux, français ou étrangers, paraîtront sur la plateforme, que ce soit les films de Charlie Chaplin « Le Dictateur, Les Temps modernes » ou de David Lynch « Elephant Man, Mulholland Drive, Blue Velvet ». D’ailleurs, Netflix a annoncé l’apparition dans son catalogue du film Dune de David Lynch, sorti en 1984, et qu’on reverra avec plaisir, avant la sortie du Dune de Denis Villeneuve, prévu pour la fin d’année 2020, et dont les premières images ont été diffusées la semaine dernière. |
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UN CHOIX STRATÉGIQUE POUR NETFLIX
Ce partenariat avec MK2 est pour Netflix l’occasion de faire d’une pierre deux coups.
Tout d’abord, rappelons que depuis janvier 2020, Netflix est contraint, par la loi audiovisuelle annoncée en janvier 2020 par le gouvernement français, de reverser 25% contre 16% auparavant de son chiffre d’affaire dans des productions françaises.
Le partenariat avec MK2, à la fois distributeur et producteur, permet donc, en partie du moins, de respecter l’engagement de Netflix.
Ensuite, et surtout, ce partenariat est une étape importante dans la stratégie commerciale de Netflix.
En effet, comme on a pu le voir à plusieurs reprises, Netflix semble bien décidé à se démarquer de ses concurrents en se donnant l’image d’un SVOD proche des réalisateurs.
C’est dans cette optique que Netflix a produit les films de grands réalisateurs : The Irishman de Martin Scorsese, La Ballade de Buster Scruggs des frères Coen, Mank de David Fincher qui a déjà collaboré avec le SVOD pour House of Cards, Mindhunter et Death, Love & Robots, Okja de Bong Joon-ho, Roma d’Alfonso Cuaron, Marriage Story de Noah Baumbach, Pinocchio de Guillermo Del Toro ou encore Big Bug de Jean-Pierre Jeunet.
Parce que Netflix veut donner l’image d’être le SVOD chéri par les cinéphiles, il s’est également constitué un catalogue de cinéma de patrimoine conséquent.
Souvenons-nous de l’engouement suscité par l’acquisition par le SVOD de l’intégralité du catalogue du studio Ghibli, fondé par les deux géants de l’animation japonaise, Hayao Miyazaki et Isao Takahata.
CE QUE CELA RÉVÈLE SUR LA MAUVAISE SANTÉ DES DISTRIBUTEURS
Si bien évidemment on peut se réjouir du fait que Netflix agrandisse son catalogue, y apporte plus de diversité, en privilégiant le cinéma de patrimoine, cette nouvelle, certes euphorisante, révèle toutefois deux crises majeurs.
Tout d’abord, la crise qui secoue le cinéma français.
En effet, les distributeurs et les producteurs français sont au plus mal, comme le témoigne la chute d’EuropaCorp, la boîte de production fondée par Luc Besson.
Et la crise du Coronavirus ne va pas arranger les choses… De nombreux petits distributeurs, comme The Jokers ou Momento, sont menacés.
Ensuite, il y a la crise du marché de la vidéo.
Les ventes de DVD et de blu-ray continuent de s’effondrer.
En août 2019, le marché de la vente de DVD avait chuté de 10%.
Or, les petits distributeurs dépendant aussi bien des sorties en salles que des sorties en DVD.
Le marché de la vidéo a été bouleversé par l’irruption des SVOD, dont Netflix.
On s’attend donc, pour les mois et les années à venir, à voir ce nombre de partenariats entre géants de la VOD et distributeurs augmenter drastiquement.